S'abonner

La tuberculose en milieu carcéral : quelles particularités ? - 05/01/20

Doi : 10.1016/j.rmra.2019.11.607 
M. Ferchichi , J. Ben Amar, A. Touil, H. Zaibi, B. Dhahri, H. Aouina
 Hôpital Charles-Nicolle, Tunis, Tunisie 

Auteur correspondant.

Bienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
Article gratuit.

Connectez-vous pour en bénéficier!

Résumé

Introduction

La tuberculose (TBC) n’est pas une conséquence inévitable de l’incarcération et peut être maîtrisée grâce à l’application de programmes inspirés de la stratégie Halte à la tuberculose et à l’amélioration des conditions carcérales notamment en réduisant le surpeuplement, le manque d’aération ainsi que le retard diagnostique. Le but de notre étude est de comparer le profil épidémiologique, clinique, paraclinique et évolutif de la TBC chez les détenus par rapport à la population générale.

Méthodes

Étude rétrospective comparative incluant des patients hospitalisés dans notre service pour TBC confirmée entre janvier 2008 et août 2018. Deux groupes étaient individualisés : G1 : des patients détenus (n=71) et G2 : les patients atteints de TBC diagnostiquée pendant la même période (n=89).

Résultats

Tous nos patients étaient de sexe masculin. Comparativement au G2, les patients du G1 étaient plus jeunes (32 ans vs 42 ans ; p=0,04). Le tabagisme, l’alcoolisme, la toxicomanie étaient plus fréquents chez les détenus mais sans différence significative entre les deux groupes (81 %, 52 %, 48 % vs 71 %, 42 %, 23 %). Les comorbidités étaient dominées par les maladies psychiatriques (12 % vs 2 %, p=0,03) et l’hépatite virale (11 % vs 4 % ; p=0,01). Les antécédents personnels de TBC étaient significativement plus notés dans le G1 (18 % vs 4 % ; p=0,04). Le délai moyen de consultation et de diagnostic dans le G1 et G2 était de 73 et 82jours versus 30 et 63jours ; p=0,05. Chez les détenus, la TBC était souvent multifocale (12 vs 5 % ; p=0,02), et étendue (57 % vs 32 % : p=0,01). Dans le G1, la TBC était compliquée d’embolie pulmonaire dans 2 % des cas (p=0,02), pyopneumothorax dans 4 % des cas (vs 1 % ; p=0,01), de réaction allergique grave dans 7 % des cas (vs 2 %, p=0,04), d’hépatite médicamenteuse dans 12 % des cas versus 3 % (p=0,001) et de décès dans 5 % des cas versus 2 %. L’évolution a été marquée par la rechute de la TBC chez 4 patients du G1 dont une tuberculose multirésistante. Vingt et un (30 %%) détenus étaient perdus de vue avec un taux d’inobservance thérapeutique était de 62 % (vs 28 % ; p=0,02). Les séquelles radiologiques dans le G1 étaient dominées par la dilatation des bronches (31 % vs 10 % ; p=0,05).

Conclusion

Le délai de consultation plus long en milieu carcéral est à l’origine de formes graves et compliquées de TBC avec plus de séquelles pulmonaires. Une lutte antituberculeuse efficace en prison protège les détenus, le personnel, les visiteurs et l’ensemble de la communauté.

Le texte complet de cet article est disponible en PDF.

Plan


© 2019  Publié par Elsevier Masson SAS.
Imprimer
Export

    Export citations

  • Fichier

  • Contenu

Vol 12 - N° 1

P. 267-268 - janvier 2020 Retour au numéro
Article précédent Article précédent
  • Particularités cliniques et radiologiques de la tuberculose pulmonaire chez les fumeurs de narguilé
  • M. Kacem, S. Essebaa, S. Maazaoui, S. Hbibeche, C. Habbouria, H. Racil, N. Chaoueche
| Article suivant Article suivant
  • Particularités cliniques et évolutives de la tuberculose pulmonaire chez le sujet âgé
  • I. Sahnoun, R. Smaoui, H. Gharsalli, I. Karrat, M. Attia, A. Gueriani, S. Maalej, L. Douik El Gharbi